Mutations

Depuis 2011, le rôle et la responsabilité des femmes syriennes dans les familles ont augmenté. Et dans de nombreuses familles où les femmes n'exerçaient pas de métier(en lien avec la tradition ou la religion), celles-ci se sont mises à travailler. Des transformations dues aux difficultés financières, à la perte ou l'invalidité du mari ou du père, mais aussi aux mutations opérées par la révolution.

Dans les zones libérées, des bureaux ou centres de femmes aident celles-ci à trouver du travail ou à mettre en place des projets, et certains métiers sont fortement féminisés : dans l'enseignement (comme dans la Ghouta où 80% sont des femmes), dans les services médicaux (avec 30% de femmes à Idlib), dans l'agriculture. A Damas, où nombre d'hommes sont partis (envoyés au front ou fuyant la conscription du régime), les femmes occupent de plus en plus d'emplois auparavant réservés aux hommes : dans des cafés à shisha, dans des restaurants, au volant de taxi, de mini-bus, dans la gestion de commerces...

Malgré la dévastation de certaines régions amenant de forts taux de chômage, les pourcentages de femmes travaillant en 2010 et en 2017 sont comparables (environ 12-13% d'après the World Bank). Avec de fortes disparités : dans certaines localités, moins de 5% de femmes ont un travail, et dans les zones libérées, il est difficile pour les femmes d'exercer un métier très qualifié. Ce qui ne les empêche pas (comme les 4 femmes médecins de la ville d'Idlib) de persévérer.